Michel Balard, ancien membre de l’École Française de Rome, professeur émérite d’histoire du Moyen Âge à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, parmi lesquels La Romanie génoise, XIIe-début du XVe siècle, Les Latins en Orient, XIe-XVe siècle, Gênes et la mer.
Il nous raconte dans cet ouvrage, les épices. Elles n’étaient pas une marchandise comme une autre : à la fois condiment et médicament, teinture et parfum, le mot species (espice en vieux français) s’applique abusivement à la fin de cette époque à l’ensemble des drogues condimentaires, tinctoriales et pharmaceutiques, venues de l’Extrême-Orient, des pays de l’océan Indien ou du Proche-Orient, et qui, par l’intermédiaire des marchands arabes, arrivaient aux mains de l’aristocratie marchande des grandes cités méditerranéennes.
Son usage se répartit entre la table, la pharmacopée et l’atelier. Rien d’étonnant dès lors si les textes médiévaux classent parmi les épices des produits comme le riz, le miel, le sucre ou les oranges, la cire ou le coton. De la Chine ou de l’Indonésie, arrivant en Occident par des itinéraires segmentés au sein desquels Arabes et Mongols jouent un rôle majeur, avant de passer le relais aux Génois, aux Vénitiens ou aux Catalans, installés dans leurs comptoirs d’Alexandrie, de Beyrouth, de Constantinople ou de mer Noire, ces précieuses épices dessinent une première géopolitique mondiale.
Le prix Provins Moyen Âge décerné par le Jury présidé par Laurent Theis, lui a été remis le 14 septembre dernier en l’Abside Saint-Ayoul.