Le jeudi 16 septembre, à l’occasion du centenaire de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur, une rue provinoise, allant de la rue de la Foire aux chevaux à la rue du Général Delort entre le Centre culturel et sportif Saint Ayoul et le Gendarmerie Nationale, a été baptisée Allée de la Légion d’honneur.
Les forces de sécurité et les associations patriotiques s’étaient réunies autour de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur. A cette occasion, le maire Olivier Lavenka a prononcé l’allocution suivante : « Napoléon Bonaparte, le Général victorieux de la République, le Consul, l’Empereur, a profondément et durablement marqué l’histoire de France.
Au moment où nous célébrons le bicentenaire de sa mort, on est parfois surpris que son image soit source de polémique et de division alors qu’il est essentiel de se souvenir de la trace indélébile qu’il a laissée dans l’organisation de l’Etat, dans le fonctionnement de la société française et son empreinte extraordinaire s’agissant de la grandeur de la France.
Ce qui nous réunit ce matin, la Légion d’Honneur et la Flamme du souvenir, est en définitive profondément, intimement lié à l’héritage napoléonien.
L’Arc de Triomphe, voulu par Napoléon, devenu au fil des régimes politiques, un emblème national, est la trace physique, la trace monumentale et aussi le symbole de cette réunion, de cette communion entre notre premier ordre national et la flamme de la nation.
Près de 220 ans après la promulgation de la loi du 29 floréal an X, la Légion d’honneur est plus que jamais le magnifique symbole de la volonté de Bonaparte, alors Premier Consul, de valoriser les « services éminents » rendus à la nation.
Services éminents rendus par des soldats évidemment, mais aussi par des civils. Une distinction profondément républicaine parce qu’ouverte à tous. A cet égard, la première remise collective de Légion d’Honneur en la chapelle des Invalides, le 15 juillet 1804, concernera des civils. Napoléon avait à cœur, comme il le dit, de « décorer nos soldats et nos savants ».
Cet ordre a traversé les régimes. Il a pu, en 1921, il y a 1 siècle, 1 siècle après la mort de Napoléon, s’adjoindre le renfort de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur qui en est en quelque sorte devenu le bras armé.
Le bras armé notamment pour transmettre l’esprit civique, les grandes valeurs républicaines et l’amour de la Patrie. Sans oublier sa mission signalée de venir en aide aux plus fragiles.
En ce jour, il est important de rappeler, d’insister sur la promesse de l’action de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur, celle qui est aux sources de sa création.
La SMLH s’est construite sur la nécessité absolue, à sortir d’une guerre terrible, de ne jamais oublier les 1,4 millions de soldats français morts aux champs d’honneur, les 3,8 millions de blessés et les innombrables orphelins et veuves qui ont été meurtris à vie.
Cette armée de mort, de blessés, de mutilés, a trouvé son symbole national en 1921. Sur le fondement de la loi du 8 novembre 1920, il a été décidé d’inhumer un soldat sous l’Arc de triomphe. Un soldat inconnu, un héros anonyme mort quelque part au front entre la Mer du nord et les Vosges. Un soldat mort au cours d’une des si nombreuses batailles de la Grande Guerre. Il y en a tant. Qu’il s’agisse de la terrible et terrifiante bataille du 22 août 1914, la plus sanglante de toute l’histoire militaire française.
27 000 morts en 24 heures, un mort toutes les 3 secondes. Inouïe ! Indescriptible !
Qu’il s’agisse peut-être des combats dans la Marne, dans l’Artois, à Vimy, dans la Somme, au Chemin des dames ou à Verdun.
La flamme que nous recevons ce jour à Provins, grâce à l’implication de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur, section de Provins, est cette Flamme éternelle, allumée par la 1re fois le 11 novembre 1923, ravivée chaque jour depuis.
C’est la Flamme de la Nation toute entière dont nous nous souviendrons qu’elle était présente le jour où cette allée a été baptisée « Allée de la Légion d’honneur », le long d’une parcelle ayant historiquement abritée des régiments de l’Armée Française et aujourd’hui une très belle armée de la France, la Gendarmerie Nationale. »